La Turquie a-t-elle besoin de l’Europe ?

Posted on Août 11, 2008 in Expédition 2008, Istanbul, Turquie

Regards avisés de jeunes volontaires civils turcs sur la question de l’adhésion de leur pays à l’Union Européenne

Si l’Europe se pose nombre de questions quant à l’adhésion de la Turquie, ici aussi le débat est ouvert. Le pays connaît depuis quelques années une croissance économique à faire pâlir tout l’ouest du continent européen et les opportunités sont nombreuses pour la jeunesse turque. C’était Mustapha Kemal Atatürk qui avait engagé la Turquie sur le chemin de l’Europe lors de la reconstruction du pays après la dislocation de l’empire Ottoman. Où en est la jeunesse aujourd’hui?

Je suis un citoyen de seconde zone.

Entrer dans l’UE, pour Volkan Pirincci, étudiant de 21 ans et volontaire civil à l’association TOG [Toplum gönüllüleri, littéralement communauté de volontaires, elle compte environ 10 000 adhérents], c’est avant tout un moyen de simplifier les papiers nécessaires pour voyager hors de la Turquie. «Aujourd’hui pour un Turc, c’est long, cher et compliqué de voyager. Si je veux aller en Grèce en vacances, cela me coûte environ 40€ de transports et 60€ pour un visa que je dois demander plusieurs mois à l’avance.» Volkan rêve de pouvoir faire comme les nombreux volontaires européens que son association accueille : pouvoir partir rapidement sans devoir payer un visa souvent plus cher que son billet de train.

Mais la question du visa dépasse le simple frein à la mobilité. Pour Umut Karapece, volontaire très engagé de 22 ans à la même association, cette différence marquée avec les citoyens européens est une véritable humiliation. «Quand je fais une demande de visa dans les ambassades européennes, je dois remplir des questionnaires me demandant si je fais partie d’associations en lien avec des activités terroristes ou si le but de mon voyage est de m’installer définitivement en Europe. On ne pose pas ces questions aux autres européens. Je ne veux pas quitter mon pays, juste faire un peu de tourisme. Pour l’Europe, je suis un citoyen de seconde zone, un danger potentiel.» Révolté contre cette Europe qu’il voit inexorablement le mettre à l’écart, il préfère s’en passer : «peut-être que les Turcs veulent de l’Europe, moi je n’en ai pas besoin. J’ai ici tout ce qu’il me faut. Je suis très critique sur la situation de mon pays, mais je travaille pour qu’elle s’améliore.» Ces jeunes, engagés dans des programmes sociaux subventionnés par l’État sont très loin de l’image d’une jeunesse qui n’a pour seule solution que de quitter son pays.

S’ouvrir à l’ouest, se fermer à l’est : droits de l’homme ou pétrodollars

Comment vouloir d’une Union qui ne semble pas vouloir de vous ? La question est d’autant plus d’actualité pour Volkan Pirincci qu’en ces temps de pénurie de pétrole, les pays voisins à l’est ont des arguments convaincants. «Partager nos frontières avec les pays de l’Union serait une bonne chose pour nous en terme de mobilité. Mais cela reviendrait à fermer les portes à l’est, alors que nous avons avec la plupart d’entre eux de très bonnes relations et d’un point de vue plus pragmatique, là-bas, il y a du pétrole…» Quelque peu déchiré entre est et ouest ? Serait-ce là la délicate place de cette zones frontières ?

Mais alors, pourquoi l’Europe ? La question fait sourire ici tant elle trahit notre nombrilisme européen. «L’UE peut nous être d’une grande utilité pour aider notre pays à progresser en matière de droits de l’homme et à moderniser nos infrastructures» répond Volkan. «Mais pour moi, l’Europe ou autre chose, peu importe. Finalement ce qui compte c’est l’avenir de mon pays.»

Stanislas

Août 2008

6 Comments

  1. Toujours aussi intéressant.
    Les photos sont très belles.
    Profite !!!

  2. Chers Safar,

    Je vois que l’aventure continue en Turquie. Je vous comprends tres bien l’extase, car, il y a 2 jours, j’etais a Istanbul (malheureusement sans vous) et j’ai roulé milles reportages sociales dans ma tete. Ma propre conclusion: j’adore la Turquie, les Turcs et surtout leurs autouroutes 🙂 et je suis sure qu’une fois rentrés dans l’UE, ils auront un très décisif point de vue.

    Bisous pour tous les Safar!

    Anda

  3. salut safar je suis badr j’habite a fes la ptite ville marocain et je suis un marocain j’ai 17ans j cherche quelle que un pour me aidée de partire a l’europe pour travaille j travaille ac mon pére au comérse de peuinture mes moi j veux partire a leurop psk j’aime pas travailler avec mon pére j parler a larabe et francais et l’inglish et un peux a l’espagniol
    plz plz plz aidé moi safar et bix bix bix a tous les safar

  4. bonjour ! moi je suis turc

    merci pour tout ce que vous faites mais la turquie c’est un pays musulman qui fait partie de l’asie mineure n’est pas europeenne et n’ la jamais été!
    je trouve qu’elle a bien sa place en asie et alors ceux qui pensent que la turquie ahérera a l’eu d’ici quelques années peuvent tounjours rever! un pays musulman, asiatique son territoire a 97% se trouve en asie et vous voulez me dire qu’elle sera europeenne ?
    moi person c’est impossible mais si ne vous inquiétez pas ! que ce soit aujourd’hui ou demain c’est nous qu’on regnera en maitre dans ce monde ! un jour vous verez plus que dexu couleurs dans le monde le rouge et le blanc! vous serez tous turk !! coyez moi !

  5. Enchanté Onur!
    Notre propos n’est pas de dire si la Turquie a sa place en Europe. Nous sommes allés demander aux les jeunes Turcs s’ils avaient envie d’y entrer ou pas, comment ils se voient, Européens/Asiatiques/seulement Turcs, bref, on est allé voir, écouter, essayer de comprendre. Bien sûr, les opinions divergent, mais globalement la plupart des jeunes Turcs qu’on a rencontrés n’ont pas envie de l’Union européenne, considèrent qu’ils n’en ont pas besoin, voire qu’ils n’y ont pas leur place. Pas peur de perdre une part de leur identité peut-être…
    Quoi qu’il en soit, il ne me viendrait jamais à l’idée de dire: un jour, vous serez tous européens (ou Français) et nous serons maîtres du monde. Quelle horreur! Vive la différence, et j’espère que ton commentaire était de l’humour, sinon c’est bien triste.
    Mondialement vôtre

    Charlotte

  6. bonjour charlotte !

    ce que je voulais dire c’est que la Turquie c’est un pays qui appartient a l’Asie par ses origines culturellement et historiquement! je ne pense pas que la Turquie serait bien en Europe parce que je la trouve profitere ! moi je suis urc mais j’ai pas confiance en la Turquie! si elle adhére un jour L’UE la turquie sera le pays le plus grand géographiquement en popularisation aussi je n’ai pas envie d’une Europe a la turque ! je n vois pas l’intérret de l’entrée de la Turquie en europe. mon pays a encore beaucoup de choses a régler tout d’abord ses minorités, le régime l’islam et tout le reste. je n’ai pas envie que le probleme kurde soit aussi celui des europeens! cette europe qi nous a sauvé notre peau auquel on vit actuellement je n’ai pas envie de les voir avec des problemes qui a l’origin n’est pas le sien! si un jour la rquie devrait adhérer a l’UE j’espre que le régime sera chagé pas le parti islamique au pouvoir un turquie qui respecte les autres , le valeurs de atres et les cultures diverses. en plus je ne veux pas perdre mon identité surtout l’identité du pays ! qu’en pensez vous Charlote ? bien a vous a bientot !